Cette course, j'aurais aimé y être comme beaucoup, en effet, moi qui rêve d'espaces et d'aventures, je suis sûr que j'y prendrais énormément de plaisir dans l'adversité contre moi même; aussi c'est un plaisir de lire le résumé d'un de nos jeunes coureurs, Raymond Boulard, qui nous fait partager sa course, du défi de faire la course, ..., jusqu'au retour, en nous contant les différentes anecdotes, c'est pourquoi, je vous laisse lire son récit, et partager son épopée familale.
'En novembre 2006, après le trail
des 5 moulins de Montville, j'avais suggéré à
Greg de transposer notre entraînement pour participer à
cette atypique course mi-trail mi-course la Saintélyon.
Pour des raisons propres à chacun cette perspective a été
remise à plus tard.
Début 2007 avec le Team Boulard, ce ville à ville a été programmé, puis il a de nouveau été mis en veille pour raison familiale.
Mais tout fini par arriver. Quand mon jeune
compagnon d'aventure Greg est venu me voir cette première
semaine de novembre pour me proposer de faire ce trail tous les
deux, l'occasion est trop belle, j'accepte avec enthousiasme.
Demeure néanmoins un point essentiel, la préparation
physique à ce raid nocturne, un mois c'est peu et court
pour être affûté.
Une seule solution possible, gérer correctement nos allures,
adopter la rando-course et avoir l'objectif de terminer.
De plus Vernon-Lyon distant de 550 kilomètres ? l'abandon
est dans nos têtes exclu, sauf blessures conséquentes,
bien entendu.
Notre saison 2007 aura été une année principalement de partage, accompagnant des coureurs sur différentes épreuves " trail, transbaie, marathon " laissant le chrono de coté privilégiant le plaisir de terminer.
Concernant cette première SaintéLyon deux prétendants :
Grégory Truy, pseudo Apigreg 35 ans, adore ces défis et la grande distance.
Raymond Boulard, pseudo le Coach 58 ans, insatisfait né.
Stéphanie, José, Olivier ont
pour des raisons diverses préféré s'abstenir
et peut- être tenteront-ils l'expérience en 2008.
Notre entraînement quelques longues sorties, une de nuit,
avec essayage de poche d'eau et de nouvelles lampes frontales
et vaille que vaille.
Samedi 01 décembre départ
à 10h00 de St Marcel dans l'Eure, direction Lyon.
La circulation est plutôt fluide, la traversée de
Paris sans bouchon notoire. Petite pause à 13hoo pour
se restaurer, et vers 16hoo nous arrivons au Campus universitaire
de la Doua à Lyon.
La météo est plus que maussade, la pluie ne nous
a pas quitté depuis Auxerre, un vrai déluge, bizarre
d'après la famille de Bourgogne il ne pleut jamais dans
cette région, bref Marseille n'est pas très loin.
On se pose des questions pour la nuit à venir, l'état
des chemins, des sentiers et surtout les vêtements appropriés
pour la course.
Nous achetons un ticket pour le transfert en bus vers St Etienne,
préparons les sacs et prenons la navette.
Ambiance bon enfant, avec Greg on se dit que ce contexte nous
rappelle Bourges Sancerre. Mélange de génération,
hommes et femmes, jeunes et vieux, coureurs et marcheurs, tout
le monde est calme. Derrière nos sièges, deux coureurs
de bons niveaux, discutent du raid et on prend conscience qu'on
sort de l'esprit randonnée pédestre, mais cela nous
perturbe pas car la mentalité trail est unique en son genre,
humble et solidaire, rien à voir avec les courses sur routes.
18h00 hall du parc expo de St Etienne: Retrait
des dossards et de la puce électronique pour contrôler
nos temps de passage.
Dans cet immense bâtiment, il ne fait pas très chaud,
on trouve un coin tranquille pour se poser, se reposer car pour
l'instant seul un petit nombre de coureurs sont arrivés.
Certains se préparent avec beaucoup de minutie, d'autres
ont sorti matelas duvet, à notre droite un hamac suspendu,
très drôle et joyeux à la fois.
Dans le cadre de l'animation une démonstration impressionnante
de montée de corde et de barre par des sportifs(es) de
la varappe.
Vers 19h30 on se restaure copieusement en sucre lent (pâtes,
riz, taboulet) et appelons sur nos portables nos petites femmes.
22h00, la salle du parc expo est noire de monde, à l'étage
deux salles supplémentaires ont été affectées
aux coureurs. Ambiance très sympathique, on papote, on
échange nos impressions.
23h45, coup de téléphone de Steph pour nous encourager
avec beaucoup de gentillesse, nous allons honorer ce soutien moral
en fixant comme objectif de terminer ce trail de 69,5 km
On rejoint l'aire de départ, comme à l'accoutumée,
on se place derrière le flot important de trailers.
Le speaker chauffe la foule, et nous indique les consignes de
sécurité et rappelle le point important de cette
épreuve la solidarité. Allumage provisoire de nos
frontales pour les photos, sur fond musical de U2 "Light
My Way" "éclaire mon chemin"
La Saintélyon rime avec téléthon et une partie
de notre inscription sera reversée à la recherche
génome. Je suis très sensible à cette manifestation,
le problème de transmission génétique. Je
connais, je suis malvoyant, conséquence, une cécité
nocturne. La vie continue et les défis encore plus beaux,
mon jeune ami Greg va devoir jusqu'au bout de la nuit me guider
une fois de plus dans l'obscurité et les passages difficiles.
La Saintélyon représente selon certains articles de presse sportive, l'effort de deux marathons successifs, si l'on considère que les 1300 mètres de dénivelé positif et les 1700 négatif équivalent à un effort de course supplémentaire d'environ 13km. Ajouter à ceci des conditions qui peuvent être difficiles (nuit, vent, froid, boue, pluie ou neige, fatigue) donne une perspective de course exaltante et valorisante.
24h00 ou 0h00 c'est comme on veut, en tout cas c'est le départ, c'est parti, notre stratégie de course est bien définie, elle repose sur un axe principal, courir à l'économie. Marcher dans les montées et les parties tortueuses, courir sur le plat ou dans les descentes roulantes, et le principal atout pour réussir cette course se ravitailler régulièrement.
Avec Greg, on est agréablement surpris, aucun stress, aucune pression, aucune concentration avant course, mais peut être soyons honnêtes un petit chrono dans la tète de chacun (9h00 pour le coach et 10h00 pour Greg).
La traversée de la périphérie
St Etienne est bien éclairée tout se passe bien.
On a du mal à trouver le bon rythme, devant nous la cohorte
de coureurs, loquace, rieuse, la température presque trop
chaude à notre goût, on ouvre les kways pour ventiler,
quelques noctambules nous encouragent.
Déjà une pente qui annonce les prémices du
dénivelé a venir.
7 kilomètres et voilà le premier chemin, Greg me
demande d'allumer ma frontale, le guidage est souple et le sol
sous mes pieds est carrossable. On attaque une montée relativement
raide, longue, on marche à bonne allure et arriver en haut
on se retourne, il m'invite à regarder derrière.
Spectacle unique, un fleuve de lucioles envahit les monts, magie
de la nuit, féerique, lumineux, simple et grandiose à
la fois.
On arrive au premier ravitaillement St Christo en Jarez, 2h02,
un coureur m'aide à monter les marches dans la pénombre,
je le remercie chaleureusement, il me souhaite bonne chance.
Un groupe de supporters nous encouragent, sympa à cette
heure ou bien des gens dorment paisiblement.
Le ravito est envahi, cohue, limite bousculade, il est difficile
d'accéder aux stands. 10 minutes d'arrêt et nous
voilà repartis, la température est tombée,
Greg me signale une gelée blanche, il faut fermer nos coupe
vents et baisser le bonnet.
Je pense au graphique du dénivelé, une montée
de 22 km, avec un dénivelé important, point culminant
840 mètres, plongée dans la vallée, pentes
et descentes raides qui vont s'ensuivre, résumé
très succinct.
On enchaîne des chemins pierreux, de gadoue, boue, on se
croirait à la transbaie. Greg maitrise parfaitement la
proprioception il est très habile, très souple dans
sa foulée, la pose des pieds est parfaite.
Pour lui le guidage est compliqué, nous évoluons
sur des sentiers que la pluie de la semaine a transformé
en bourbier. Les solos marchent en file indienne, je m'accroche
au Camel-Bag, les relayeurs nous doublent constamment, normal
ils sont venus faire un chrono.
Deuxième ravitaillement, il est le bienvenue, on a dépensé
quelques calories, un verre de soupe, une banane et on repart
en marchant, puis petite foulée, un peu de goudron et de
nouveau les chemins. Malgré toute la bienveillance de mon
ange gardien, deux glissades, deux chutes sans conséquences
et chaque trailer prête la main pour se relever. Je ne suis
pas le seul à tomber, derrière moi un coureur tombe
lourdement sans gravité heureusement.
On grimpe par endroit sur les talus, on passe dans un champ pour
éviter une bâche d'eau importante aux yeux de mon
guide, cet environnement rappelle la Transbaie
Devant une descente abrupte, à perte de vue selon Greg,
gluante, pierreuse, la prudence est de rigueur, être à
l'écoute, se concentrer et surtout éviter de stresser.
Sainte Catherine, il faut se ravitailler, madeleine, verre d'eau,
soupe, je me force à manger lentement, de nouveaux problèmes
alimentaires reviennent. La foule des coureurs est toujours aussi
importante au ravito.
Dans ma tête, le plus difficile est passé et après
cette courte pause nous évoluons sur des petites routes,
le guidage est souple sans à coup, avec Greg on se surprend
notre foulée est bonne 10 km/h environ, plutôt bon
signe pour la suite.
St Genoun km 36, 5h10 mi parcours, le chrono ne me semble pas
terrible, "au fait on est venu pour terminer alors tu ne
dis rien".
Ce ravitaillement sous tente nous semble avoir été
dévalisé par les concurrents et souffrir de manque
de bénévoles.
C'est reparti, le profil est moins difficile,
la frontale Peztl récemment achetée malgré
ma déficience me donne un confort visuel certes limité
mais moral, le faisceau lumineux permet à Greg d'avoir
un balayage de lumière plus important et me concernant
de voir les jambes des coureurs de devant.
On est bien, on est même redevenu loquace, on se fait plaisir,
le temps passe, on voit des lumières on est à Soucieux.
Ravitaillement selon les convenances de chacun, les coureurs sont
moins nombreux, certains assis, d'autres marchent avec difficultés.
On marche, on court, on double, on se fait doubler, petit pont
à franchir, monter encore et encore, j'ai une petite crampe
qui disparaît en ralentissant.
7h00 j'appelle ma femme pour la réveiller, elle travaille
ce matin, plus que 20 ou 22 kilomètres, un peu plus de
2h00 et on sera à Lyon, elle nous félicite et nous
encourage.
Traversée de villages endormis, sur la route aucune circulation.
Chapenos, traversée d'un parc, Greg amusé a repéré
le nom Boulard, peut-être un ancêtre de ma famille
et de surcroît Gaulois.
Le jour se lève, timidement le ciel se dégage laissant
passer les premiers rayons du soleil, sur notre route un paysage
plante le décor, moment simple et beau, comme des enfants
nous sommes émerveillés.
Cette luminosité me permet de retrouver mon autonomie.
Mon guide fortement sollicité pendant cette partie nocturne
difficile, va pouvoir décompresser.
Km56, avant dernier ravitaillement, badoit, saucisson sec, pour
Greg, soupe pain d'épice, notre arrêt est de courte
durée.
Saint Foy est là, devant la fameuse côte (1.5 kms
à 17%) dont tous les coureurs parlent, impressionnante,
fort dénivelé, raide comme la justice. On marche,
l'allure est tonique, on double des concurrents, des relayeurs,
on parle un peu, très peu.
Fini la côte sur notre route, un hôpital, le panneau
de Lyon, avec l'indication 10 km de l'arrivée.
Descente roulante, on doit rester sur les trottoirs pour des raisons
de sécurité, pas top, il faut rester vigilant, il
y a beaucoup d'obstacles. Petit ravitaillement, coup de téléphone
à Olivier et Stéph, sur notre gauche la place de
Bellecourt, il est 8h50 et il reste environ 7 bornes.
Les fameux escaliers dont la randonneuse rencontrée au
parc expo nous a tant parlé.
Traversée d'un pont pour rejoindre les quais de la Saône,
magnifique avec ce beau soleil, Stéphanie s'entraîne
sur ce trajet quand elle est en déplacement à Lyon.
Greg commence à sentir la fatigue, il marche, on est à 5 km de l'arrivée et c'est seulement à ce stade qu'il a un coup de mou. Déterminé, courageux, dur à l'effort, le jeune homme s'est pratiquement lancé sur cette épreuve sans entraînement. Son potentiel et ses capacités physiques sont inexploités, il est légèrement paresseux, et n'aime pas les contraintes. Chapeau bas mon Greg
Sur notre route des coureurs en sens inverse,
vont-ils à la rencontre d'amis où bien font-ils
le retour vers St Etienne ?
Enfin le Campus de la Doua, panneau 1 km, Greg souriant me dit
:
- arrête de regarder ta montre
Le stade de l'UFRAPS, dernier petit chemin
qui sent bon l'arrivée, derrière les barrières
des spectateurs nous encouragent, on passe sous l'arche nous indiquant
notre temps 9h28.
Heureux de notre performance, de ce grand moment passé
ensemble, de cette osmose qui nous unit dans ces défis,
de cette passion qui nous anime. C'est magnifique et indélébile.
Nous récupérons notre tee
shirt Nike Finster, superbe cadeau, mangeons un biscuit et on
boit deux canettes de coca.
Un coup de téléphone à Martine ma femme,
à Séverine, Olivier mes enfants avec beaucoup d'émotion
dans la voix.
Petite douche froide, on reprend la route, après une petite restauration et on décide de faire une sieste de deux heures sur une aire d'autoroute.
Vers 20h00 on arrive à Paris, petit détour à Montmartre
Petit duplex à coté du sacré cur
Nid du bonheur
Accueil rue des Abbesses
Par la princesse des lieux
La jolie Stéphanie, sourire radieux
Thé citronné, brûlant, régénérant
Réchauffant nos corps
Repus d'effort de la nuit précédente
Quelques mots, quelques phrases
Signe de remerciements
D'avoir encouragé ton bien aimé
De m'accompagner, de me guider
Dans ce périple nocturne
Ce défi un peu fou, ce raid magique
Intensément mémorable
22 h00 nous arrivons à St Marcel, Martine nous a préparé
à manger, on parle, on parle de quoi, de la SaintéLyon
évidemment:
Toute les courses de longue distance surtout de ville à
ville donnent un caractère mythique à l'épreuve.
Cette Saintélyon, ce trail doit être fait, inoubliable.
Mais il est très exigeant, il demande effort et volonté,
courage et humilité parfois. En se donnant les moyens d'une
bonne préparation physique(pas Greg) et mentale (Greg bien
sûr), il reste cependant à la portée de beaucoup
de coureurs.
Ecrire pour évacuer une certaine douleur, courir pour faire accepter ses différences. Sous ces formes de résilience, la capacité de vivre, de réussir, de s'intégrer, triomphe en dépit de l'adversité.
Mille fois merci : A ceux qui ont tracé ce sillon magique de 69 km entre St Etienne et Lyon, aux organisateurs qui ont travaillé sans compter, aux bénévoles toujours présents, très actifs, et merci aussi pour leur gentillesse.
Remerciements
: A Greg, mon jeune compagnon d'aventure, à qui je témoigne
toute ma gratitude pour sa patience, sa gentillesse, sa générosité
durant ce trail éprouvant et technique, rédempteur
face aux difficultés de la vie.
A Martine ma femme, Séverine et Olivier mes enfants, Pierre
et Marie mes petits enfants, Stéphanie, Sébastien
et mes copains de course à pied, de me soutenir dans mes
projets et défis parfois un peu fous.
Aux coureurs rencontrés au fil des kilomètres, de
leurs témoignages de sympathie et d'encouragement à
mon égard durant ce périple.
A Danièle Delafolie, correctrice de mes différents
récits.
Avec humour
:
Quelques jours après ce raid nocturne, Olivier mon fils
passe nous voir, on parle de la SaintéLyon, cette aventure
le titillait fortement mais pour raison familiale il a été
obligé de déclarer forfait, une petite anecdote
l'a beaucoup amusé et me propose de faire un résumé
humoristique.
Raymond, dit le coach baroudeur mi-aveugle mi-voyant, Grégory
dit ApIgreg génie du bricolage et de la débrouille,
en revenant de Lyon, qu'ont-ils fait ? Marauder, traîner
leurs savates, traficoter, des personnes bien intentionnées
parlent d'une longue marche, Dieu seul le sait. En tout cas, ils
ont une drôles de dégaine, dégingandés,
mal rasés et paraissent fatigués, épuisés.
Ils arrivent sur Paris sous une pluie diluvienne, Apigreg à
rendez-vous à Montmartre avec sa petite femme la jolie
Stéphanie.
" C'est bon tu en as déjà parlé raconte
"
dos minutos jeune homme
Apigreg connaît Paris comme sa poche et le hasard fait passer
les deux oiseaux par Pigalles, il se permet de commenter au Coach
différentes boutiques en rapport avec le sexe ?
Arrivés à Montmartre ils vont se garer dans une
petite ruelle, pavée, sombre, étroite, un vrai coupe
gorge.
Descendent de la voiture, on peut remarquer leur façon
inhabituelle de se déplacer, ils marchent d'une façon
heurtée, claudiquante, en canard.
" Abrèges tu veux bien"
Calmaté Olivier
Bref bizarre pour des visiteurs de la nuit dans ce quartier très
animé.
Le Coach pas très rassuré derrière ses lunettes
noires s'accroche à Api, qui lui a un grand sourire malicieux
....
ils arpentent cette ruelle et il pleut toujours autant.
Sous un porche Bonssssssooooir Messieurs des voix proviennent
de l'obscurité, intonation invitante, accueillante
" papa s'il te plaît"
bon d'accord
Des filles de joie ou travestis, Dieu seul
le sait, à l'occasion si vous passez par là vous
vérifierez par vous-même.
Petite anecdote légèrement amplifiée et déformée
par l'auteur pour se moquer avec humour de sa déficience
visuelle.
Sans se concerter les deux complices ont les mêmes images
qui défilent dans leur tète à ce moment cocasse,
peut être un remake du film de Gérard Mordillat "
Fucking Fernand ".
Raymond BOULARD
PS : Si des coureurs (femmes, hommes) se trouvent dans une situation visuelle similaire et le souhaitent, il me serait agréable de les contacter par le biais d'un forum ou de nos messagerie, afin d'échanger nos sensations et notre organisation technique pendant l'entraînement et les courses de trail.
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