Extrait du discours officiel de la Mairie

Le département de l'Eure, la ville des Andelys sont fiers de baptiser du nom de Jacques HEUTE, un stade des Andelys, la ville où habitait Jacques, la ville où s'entraînait Jacques.

Pourquoi un stade Jacques HEUTE ? parce que nous honorons un homme hors du commun qui a construit sa renommée au travers du sport.

Jacques était vraiment un homme hors du commun avec une santé d'acier, une volonté à toute épreuve !

Il y ajoutait une éternelle jeunesse qui le poussait à nous faire des blagues, à avoir toujours un bon mot ou une plaisanterie entre deux mots sympathiques.

Sympa et jovial il était connu de tous. Il suffisait de voir le nombre de gens qui le saluait, l'encourageait, blaguait avec lui ou lui rendait hommage à l'arrivée des courses pour comprendre qu'il était un homme extraordinaire.

Mais l'homme avait fait du sport sa passion. Une passion poussée à l'extrême qui partageait avec ses fils, sa famille et ses amis.

" Je marche à l'EPO " déclarait Jacques à un journaliste en 1999, " entendez par là, je marche à l'Eau Potable Ordinaire " et il éclatait de rire, content de son bon mot.

Mais derrière ce voile pudique il y avait un entraînement hors pair.

Chaque Andelysien connaissait ce regard rieur et cette silhouette fine, légèrement penchée vers le macadam, qui chaque matin passait au petit trot dans les rues de la ville et des environs. " Tous les matins je cours entre une heure et une heure et demi " disait Jacques, " et deux fois par semaine je m'entraîne avec l'ACA ". Et c'était vrai, par n'importe quel temps il courait. "Une fois j'ai du mettre des pointes sous mes chaussures pour ne pas tomber sur le verglas ! " . Athlète hors du commun il se permettait encore à 70 ans de s'entraîner une centaine de kilomètres par semaine en course à pieds. Cela ne suffisait pas à sa faim et en complément il faisait du vélo " juste pour la forme ! " disait-il.

Licencié à l'Athlétique Club Andelysien, à l'Amicale Laïque, et au CSADN Vernon, Jacques porte les couleurs de ses clubs le week-end dans des compétitions. Plus de 60 courses par an en compétition soit plus de mille kilomètre en courant en compétition.

Habitué des podiums, le meilleur dans sa catégorie, il courait en moyenne deux épreuves de course à pieds par week-end et de temps en temps s'égarait sur un duathlon ou un trail. On ne saurait pas dénombrer les courses de toutes distances qu'il a effectuées : 10km, semi marathons, marathons (42km) mais aussi des épreuves longues comme Paris - Beauvais ou Rouen - Caen.

Mais si Jacques a connu ses plus grandes heures de gloire en courant sur routes et chemins, nous n'oublierons pas qu'il avait commencé par le vélo, sa première passion qu'il assouvissait avec ses fils.

" Je suis venu à la course à pieds pour des causes humanitaires comme le Telethon ". Il ne quittera plus ses baskets " Une bonne paire coûte plus de 500 francs, il m'en faut au moins trois par an ! "

Sportif toute sa vie, il avait une santé enviable, une fréquence cardiaque de 40 pulsations minutes, qu'il entretenait par le sport et une hygiène de vie irréprochable.

Mais l'homme reprenait vite le dessus sur le sportif. " Je cours pour le plaisir mais aussi parce que l'on rencontre des gens de tous les niveaux sociaux… et là on est tous au même niveau ! ". " Le marathon de New York ? bof il est comme les autres c'est 42km 195 ! "

C'était Jacques, avec en plus la générosité qui le faisait offrir ses coupes aux seconds de l'épreuve juste pour leur faire plaisir.

Nous garderons en mémoire ses facéties et ses exploits qu'on peut illustrer de deux exemples:
- à Cierrey sur un marathon Ekiden (en relais de 10 km chacun), il accompagnera tous les relayeurs de son équipe (plus jeunes que lui), accomplissant les 42 km " en entraînement ",
- en avril 2002 il courait le marathon de Paris et la semaine suivante s'alignait aux 20 km de Vernon qu'il bouclait en souriant en 1h 42 min…

Jacques disait " Ce qui m'empêchera de courir ? Une jambe de moins ! ". Hélas c'est une chute de vélo qui nous enlèvera Jacques, le samedi 4 mai 2002.

Puisse ce stade rappeler à toujours l'homme et le sportif qu'il était et graver un nom dans la mémoire des Andelysiens.


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