18 Octobre 2009 - Marathon Seine Eure - Le récit de Patrick WILMET

Mon 1er MARATHON

 

Cela fait 1 an que je pensais réaliser mon premier MARATHON et je choisis celui de Seine-Eure le 18 octobre 2009, motivé en parti par mon 50ème anniversaire et une bonne année 2009 avec 5 records battus sur différentes courses, 2 chronos personnels atteints sur 10 km 40’32’’ et 40’00’’ et 3 places de 3ème en VH2. 
Bien sur j’appréhendais cette épreuve longue jamais réalisé surtout que le premier semi à Bolbec fut très éprouvant et cela malgré un entrainement adapté pendant 2 mois et demi, j’allais découvrir les souffrances du Marathonien. 

5 heures du matin, mon réveil sonne. Sans difficulté je me lève, déjeune, me masse (je n’ai pas les moyens de m’offrir une masseuse surtout à cette heure là), mes affaires sont prêtes depuis la veille, mais je réfléchis si je n’ai rien oublié pour quitter mon cocon vers 6h30 et récupérer la première navette du CSADN au lieu prévu avec tous les forçats de la route. 

Préparation expresse sur le bas côté de la route au Vaudreuil, pour prendre ensuite la navette prévue direction Amfreville sur Iton. Tout cela dans la nuit et lâché à l’entrée du village, nous nous dirigeons vers le départ accueillit par différents stands, toilettes et surtout le froid. Le jour se lève à peine, le peloton s’étoffe, chacun se prépare. 

Ca y est c’est PARTI. 

9 heures, dans le brouillard et la fraicheur matinale tout de suite, je suis concentré dans la course et même sans échauffement je réalise mon 1er km en 5’ et je passe le 2ème en 9’30’’, déjà je prends conscience de ménager ma foulée pour ne pas m’emballer et le payer plus tard et très rapidement un petit groupe se forme autour du 5ème km avec on peut dire un capitaine de groupe qui motivait sa troupe et c’est avec beaucoup d’entrain que l’on entraient dans les rues de Pinterville et de Louviers, accueillit par des applaudissements, de la musique, et aussi le jour qui était maintenant bien présent avec malgré tout un brouillard épais, ce qui permettait de ne pas trop voir les lignes droites. Au 12ème km, je sentais la faim m’envahir, ce qui me donna une sensation de faiblesse, même si mon allure restait toujours régulière à Incarville/Louviers, j’aperçu dans une boucle Jean-Paul et José. Au ravitaillement du 15ème km, je pris du pain d’épices qui me redonna vigueur et dynamisme, bien sûr je n’oubliais pas mes gels pratiquement tous les 5 km. Ensuite nous quittâmes définitivement Louviers pour passer le pont qui enjambe l’autoroute, avec sa montée et se descente et rejoindre la direction de Saint Etienne du Vauvray, pour ensuite arriver au 20ème km, avec les encouragements de Max et Virginie prêts pour leurs relais Ekiden. A mi-parcours, l’afficheur marquait 1h45’, ce qui me montra que j’étais dans les temps et c’est donc avec beaucoup d’enthousiasme que je me permis d’aller un peu plus vite d’un triathlète que je connaissais. Tout allait bien jusqu’au 29ème km, là je sentis une douleur dans ma hanche droite. Ma foulée devint plus lourde, plus raide, mon allure diminuée et je dus me résigner à lâcher prise au triathlète, mais aussi au groupe « étau » que j’avais suivi depuis le début.

30ème km, 2h30’, j’étais encore dans les temps, mais j’avais perdu mes 30 secondes d’avances que j’avais depuis le 2ème km, mais surtout dés ce moment, je savais que la partie allait être dur …

33ème km, je n’en peux plus, j’ai mal, je marche, je râle, heureusement qu’il y a mon frère qui m’accompagne en VTT et m’encourage. Je repars doucement, péniblement et pourtant le parcours à cet endroit est agréable, le long de la Seine ou le brouillard se dissipe et laisse place au soleil.

Mais, le cœur n’y est plus, la souffrance me donne envie d’arrêter. Je sais que mon chrono ne sera plus ce que j’avais espéré. Je vois d’autres coureurs s’arrêter (eux aussi sont dans le mur), ceux qui me doublent je les envies d’être encore bien, certains m’encouragent, mais je n’y crois plus.

35ème km, mon « bon » Michel est là, il m’encourage, mais c’est dur, je vois les étangs de Poses ou j’ai connu le coin sous de meilleur hospices, quand j’allais me baigner cet été …

36, 37, je cours, je marche je râle toujours, je regarde même plus ma montre, je regarde derrière moi pour voir si Jean-Paul va pas bientôt me rattraper, et puis le « miracle » eut lieu vers l’entrée de Léry au 38ème km sur la piste cyclable. Ma hanche ne me fait plus mal, je retrouve du rythme et de la vitesse, je redouble des concurrents.

39ème km, une fille du groupe « étau » est là, je la double à mon tour et l’encourage (elle aussi était sur la base des 3h30’ et pense maintenant 3h40’), moi je pense à mon allure de croisière qui continue.

40ème km, enfin bientôt l’arrivée, sur le pont au 41ème km, Michel (Le Président) me prends en photos, je suis heureux, je vais bien, je vois l’arrivée, mais il y a encore une boucle en ville, je fonce encore, je double des concurrents, un coureur en maillot rouge résiste à mes accélérations, j’entends des encouragements (Alain et d’autres). Je vois l’afficheur 3h39’57’’, je fonce sur la ligne 3h40’04’’ content d’arriver aussi vite, ce qu’empresse de me dire le coureur au maillot rouge, je lui souris, brefs les sensations sont bonnes, mais bien sûr je reste sur ma faim, car je me souviens encore de ses moments pénibles qui m’ont fait perdre 10 minutes sur mes ambitions.

MAIS heureux tout de même d’avoir franchi la ligne d’arrivée de ces 42Km195.

C’est donc ça un MARATHON …

 

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